Défense contre l’incendie de réservoirs de stockage de liquides inflammables en site ICPE soumis à l’arrêté du 3 octobre 2010
16 avril 2018Importance de la problématique incendie dans le traitement des déchets
25 juin 2020Il est courant qu’un industriel se pose la question du remplacement de son système d’extinction automatique par gaz (IEAG), suite à l’agrandissement d’un local électrique par exemple. Pour que l’efficacité du système soit conservée, il est nécessaire que la concentration minimale extinctrice soit respectée. L’agrandissement d’un local, même de quelques m3, impose donc obligatoirement l’augmentation de la quantité de gaz stockée.
Se pose alors la question de la pérennité de l’investissement, voire tout simplement la disponibilité du produit. En effet, l’utilisation des agents extincteurs chimiques est de plus en plus réglementée, à l’instar de ce qui s’est passé au début des années 90 pour les halon.
Le FE13TM (HFC23) est un agent extincteur gazeux utilisé dans les installations fixes existantes. Il est interdit de commercialisation depuis 2016. Cependant, il est toujours possible pour l’instant de recharger une installation en cas de déclenchement. S’il n’est pas clairement fait mention de l’interdiction de commercialisation pour l’extension d’une installation existante, les installateurs ne proposent plus cette possibilité à leur client. Quoi qu’il en soit, le FE13 est condamné à court/moyen terme.
Si le FM200 TM (HFC227ea) peut apparaître comme une alternative au FE13TM, ce n’est assurément pas une bonne option. Même s’il n’est pas interdit pour l’instant, il fait partie des gaz visés par la directive européenne « F-GAZ » UE 517/2014 en tant que HFC. Ces gaz vont être taxés progressivement jusqu’en 2030 de façon à rendre leur coût prohibitif… avant d’être interdits.
Le seul agent extincteur chimique non contraint à ce jour est le NOVEC 1230 TM de 3M TM. Si votre installateur ne le commercialise pas, il faudra éventuellement changer de fournisseur. Une IEAG est conçu comme un ensemble cohérent permettant la détection d’incendie, la gestion de la temporisation et de la signalisation, le stockage et l’émission du gaz, ainsi que la limitation de la surpression lors du lâcher. Pour garantir le bon fonctionnement de cette chaine, l’associativité de l’ensemble des composants est testée en laboratoire. Il est donc probable que le changement de fournisseur de gaz implique le remplacement de l’ensemble des composants si vous souhaitez une IEAG conforme au référentiel APSAD R13.
Sinon, l’option la plus pérenne consiste à migrer l’installation en gaz inerte. Certes, il faut plus de place pour les réservoirs mais c’est un obstacle rarement insurmontable, les installations « IG » représentant 90% du marché actuellement. Tous les installateurs disposent d’au moins un gaz inerte IGxx à leur gamme, ce qui permet de conserver l’associativité de l’ensemble sans remplacer les matériels électroniques.
En tout état de cause, si vous avez déjà réalisé les travaux d’agrandissement du local, mettez l’IEAG hors service et consignez-la en attendant l’extension ou le remplacement des réservoirs de gaz. En effet, le remède serait pire que le mal en cas de déclenchement sur feu : échec de l’extinction et dégradation des matériels électriques par les produits de décomposition, sans parler du risque pour le personnel en cas d’inhalation.